Notre paroisse organise deux célébrations communautaires de la réconciliation par an, à Noël et à Pâques. A ces périodes là, les prêtres sont également à disposition pour des confessions individuelles (voir les annonces ou le calendrier du mois). Bien entendu ils accueilleront ceux qui souhaitent se réconcilier avec Dieu et leurs frères sur simple demande.
Comment dépasser la routine
L’image de la confession est souvent désastreuse chez les plus de quarante ans ! On l’associe à une pratique ancienne dont on a gardé le plus mauvais des souvenirs…
Si beaucoup de confessions nous paraissent hélas routinières, c’est parce qu’elles sont au fond motivées par le dépit… Tel est mon idéal, et voilà, je ne suis que cela… ! Je me résigne, et finalement je viens dire ma résignation à Dieu ainsi que mon espoir de retrouver bien vite un miroir qui me renvoie une image de moi-même beaucoup plus « à mon avantage ». Or il y a mieux à faire. C’est plus dur, il est vrai, parce que c’est plus simple : accepter de laisser poser sur ma faute un regard d’amour.
Le terme même de « confession » vient du latin, où il désigne deux réalités à la fois distinctes et indissociables : d’une part l’aveu d’un acte regrettable; d’autre part la reconnaissance de la grandeur de quelqu’un. « Nous confessons ta gloire », disent les psalmistes à Dieu.
Surgissement d’un nouveau regard
Le premier fruit de la faute et du remords est l’enfermement. La stratégie du péché est de nous aveugler. On est toujours plus lucide sur les fautes du voisin que sur les siennes ! Jésus parle à ce sujet de « paille et de poutre » (Mt 7,3).
Alors, d’où pourrait provenir un regard neuf, désenfermé ? De Dieu lui-même, nous répond la Bible. Dès que j’ai envie de plus me tourner vers Dieu, je suis déjà en fait sous sa mouvance. En termes plus techniques, la tradition chrétienne parle à ce sujet de « conversion ».
Changement de mental
La conversion est le fruit de ma rencontre avec la Parole de Dieu. Elle n’est pas un simple regret, un remords ou un sentiment de culpabilité. Elle est un changement de mental, un retournement du cœur et de l’esprit, pour répondre à la parole de Dieu entendue récemment…
Le concile Vatican II chercha à manifester le lien étroit qui unit la découverte du pardon et du péché à la proclamation de la Parole de Dieu. Le Rituel sur la Réconciliation demande, depuis 1973, que, même dans les confessions individuelles, on fasse toujours référence à un passage de la Bible. Car le péché ne se mesure qu’à l’aune de l’amour de Dieu.
Moi préfabriqué versus Moi aimé
La publicité et les medias font rêver d’un « moi » idéal, en fait inatteignable sauf pour les tailles de guêpe ! On voudrait que « moi » soit un autre et que l’autre soit « moi » — pas différent de moi —. On est ainsi déchiré à l’intérieur entre le désir d’être plus et le constat que l’on est moins.
La proposition chrétienne de la réconciliation peut ici re-structurer la personne en offrant l’occasion d’une réconciliation avec Dieu, avec les autres et avec soi-même.