Pour la symbolique chrétienne, la rencontre de la circonférence et du carré, dans la couronne d’Avent, évoque l’Incarnation en notre humanité du Dieu fait homme. Les branchages sont prélevés sur des sapins ou des arbustes vivaces. La garniture florale est composée de fleurs séchées. Quelques branches de gypsophile symbolisent la patience divine.
Les 4 bougies symbolisent la vigilante attente en même temps que la progression de l’impatience, de dimanche en dimanche.
On sait ce qu’est la « couronne d’Avent » : un cercle — en bois ou en fer — recouvert de branchages et de fleurs, sur lequel on dispose quatre bougies aux quatre coins d’un carré imaginaire.
La veille au soir des quatre dimanches de l’Avent, on allume successivement une, deux, trois, quatre bougies. La circonférence, figure de plénitude, symbolise le monde du divin, l’aire céleste. Le carré, suggéré par les bougies à ses quatre coins, symbolise le monde créé, l’aire terrestre, l’homme. La superposition successive de carrés en quinconce à l’intérieur de cercles de plus en plus étroits a d’ailleurs créé la lanterne, point de rencontre architectural entre la terre et le ciel, comme aussi la coupole : une sphère sur un cube.
Au premier degré symbolique, un carré dans une circonférence, le rite de la couronne d’Avent est accessible à toute famille chrétienne… Il peut éveiller l’espérance et maintenir vive la vigilance. Nous pouvons cependant gravir un degré plus élevé d’interprétation symbolique, pour éviter que ce rite ne se banalise.
On ne force rien lorsqu’on se met à considérer une circonférence comme une possible couronne. Il est même nécessaire de ne pas s’enfermer dans la seule symbolique de la circonférence qui risquerait d’évoquer « le cercle infernal » du destin ou « le cercle lassant » de la répétition. L’espérance chrétienne dénonce toute idée de destin implacable. L’Avent clame la rencontre entre les venues inattendues du Seigneur et l’accueil que l’homme leur réserve en toute liberté. Quant à la répétition, elle est étrangère à la fidélité de Dieu, dont l’amour est constamment nouveau.
Notre existence terrestre nous donne l’occasion de parcourir de nombreux « cycles liturgiques » ; et pourtant la grâce d’un temps ou d’une fête liturgiques n’est jamais simplement répété. Bref, notre vie n’est pas encerclée : notre Dieu, « couronne d’amour et de tendresse, la rassasie de biens tes années et comme l’aigle se renouvelle ta jeunesse » (Ps 102). En un sens, cette couronne dont Dieu enserre ses créatures est imméritée : elle n’est pas en tout cas la récompense de nos éventuels mérites. C’est une couronne « de bontés » (Ps 64).
Cette lutte contre les forces du mal ne peut être remportée que par ceux qui sont sur leurs gardes, jour et nuit, par ceux en fait qui veillent : « Ne pensez pas qu’il soit vain de vous lever avant le jour, car le Seigneur a promis la couronne à ceux qui veillent ». Ainsi la couronne s’inscrit-elle bien dans le paysage de l’Avent, temps de la vigilance et de l’attente combative.
Il n’est sans doute pas inutile, dans ce contexte, de rappeler que c’est également comme une réponse à son grand désir spirituel et à son cri « Viens ! », que le peuple juif est, chaque vendredi, ceint de la couronne du shabbat. Décidément, la couronne est promise aux hommes et femmes de Désir.